Les yeux de la femme enceinte s’écarquillèrent d’horreur tandis que son berger allemand aboyait sans arrêt, serrant les dents. Elle se tenait dans le terminal animé de l’aéroport de Boryspil, entourée d’une foule de passagers, et reculait d’un pas chancelant, une main agrippée à son ventre gonflé. Ses doigts tremblaient alors qu’elle pressait le tissu du manteau léger. « S’il vous plaît, laissez-le s’arrêter », supplia-t-elle d’une voix tremblante, regardant autour d’elle avec de l’aide.
Mais Rex, un chien puissant au pelage noir et rouge, n’a pas lâché. Son grognement sourd résonna dans le couloir, ses muscles se contractèrent et son regard se fixa sur la femme, comme si elle cachait une menace mortelle. Maxim, agent de sécurité de l’aéroport, a échangé des regards avec ses collègues. Il connaissait Rex mieux que quiconque. Ce chien n’a pas aboyé sans raison. Rex a reçu des années de formation dans la détection de drogues, d’explosifs et d’armes. Son odorat était fiable. Mais maintenant, il y avait quelque chose d’étrange, voire de terrifiant, dans le comportement du chien.
Maxim fronça les sourcils en regardant la femme. Son visage pâle, ses yeux grands ouverts et ses mains tremblantes étaient pitoyables, mais il ne pouvait ignorer l’instinct de Rex. Cachait-elle quelque chose ? Était-elle une menace pour des centaines de personnes à l’aéroport ? Des questions tourbillonnaient dans sa tête. L’un des gardes, un homme de grande taille au visage sévère et aux cheveux courts, fit un pas en avant. « Madame, nous devons vous poser quelques questions », a-t-il dit fermement, d’une voix dépourvue d’émotion, mais pleine d’autorité.
Le visage de la femme devint encore plus pâle et sa peau devint presque transparente. « Je ne comprends pas, murmura-t-elle. « Je n’ai rien fait. » Sa voix tremblait et la panique menaçait d’exploser. Les passagers autour d’elle se mirent à chuchoter, leurs regards sautant sur la femme, puis sur le chien qui aboyait. Certains avaient l’air méfiants, d’autres sympathiques. Quelqu’un a même sorti son téléphone pour filmer la scène. L’atmosphère dans le terminal est devenue tendue, l’air épais de tension.
Maxim sentit son cœur battre plus vite. Il faisait confiance à Rex autant qu’à lui-même. En trois ans de collaboration, le chien n’a jamais fait d’erreur. Mais maintenant, la situation était ambiguë. Et s’il s’agissait d’un malentendu ? Et si la femme était vraiment innocente ? Il se souvient que Rex a reniflé la contrebande dans les bagages d’un touriste qui avait l’air d’un père de famille ordinaire. Cela s’est terminé par une arrestation. Mais maintenant, il y avait une femme enceinte devant lui, dont la panique semblait sincère. Maxim serra les dents. Il ne pouvait pas risquer la sécurité à l’aéroport, mais il ne voulait pas non plus blesser une personne innocente.
« Emmenons-la pour un examen plus approfondi », décida-t-il en jetant un coup d’œil à ses collègues. « Nous devons découvrir ce qui se passe. » Deux gardes en uniforme bleu marine se sont approchés de la femme. Ils se déplaçaient avec confiance, mais essayaient de ne pas lui faire peur. L’un d’eux lui toucha légèrement le coude, pointant dans la direction. « Madame », dit-il, essayant d’adoucir son ton.
La femme hocha la tête, mais sa respiration devint rapide et superficielle. Elle passa ses deux mains autour de son ventre, comme si elle protégeait le bébé d’une menace invisible. « S’il vous plaît, » murmura-t-elle d’une voix à peine audible, « je ne comprends pas ce qui se passe. » Ses yeux se remplirent de larmes, et elle regarda Maxime d’un air suppliant, comme si elle comptait sur son intervention.
Maxim la suivit, tenant Rex en laisse. Le chien était toujours agité. Ses yeux perçants suivaient la femme, ses oreilles étaient plates et la fourrure de son cou hérissée. Maxim n’avait jamais vu Rex aussi insistant. En règle générale, le chien était réservé et ses réactions étaient claires et prévisibles. Mais maintenant, il y avait quelque chose de presque humain dans son comportement, comme s’il essayait de crier : « Écoutez-moi ! »
La salle de sécurité se trouvait au bout du couloir, derrière une porte vitrée. C’était une petite pièce aux murs gris, avec une table en métal et quelques chaises. Ça sentait le désinfectant, et la lumière était froide et dure. La femme était assise sur une chaise et l’un des gardes a commencé à vérifier son sac. Il a soigneusement disposé ses affaires : son portefeuille, son téléphone, un paquet de lingettes humides et une bouteille d’eau. Rien de suspect. Une autre employée, une jeune femme aux cheveux attachés dans le dos, a préparé un scanner corporel. « Avez-vous des problèmes de santé que nous devrions connaître ? » demanda-t-elle doucement, essayant de la rassurer.
La femme secoua la tête. « Non, seulement une grossesse. Sept mois », a-t-elle répondu, mais sa voix tremblait, comme si elle n’était pas sûre de ses propres mots. Elle serra nerveusement les doigts, regardant autour d’elle. Maxim remarqua qu’elle avait furtivement jeté un coup d’œil à la porte, où Rex gémissait.
Le chien se comportait de plus en plus étrangement. Il arpentait le couloir, grattant la porte avec ses pattes et émettant des sons silencieux et agités. Maxim fronça les sourcils. Ce n’était pas normal. Si la femme n’a rien caché, qu’est-ce que Rex a senti ? Il se rappela comment Rex avait trouvé des traces d’explosifs dans ses bagages, qui avaient passé tous les contrôles de sécurité. Puis ses sens ont sauvé des dizaines de vies. Mais maintenant ? Maxim sentit une anxiété grandissante dans sa poitrine…
