Jusqu’à présent, la plupart des programmes dispensés par des militaires impliquaient un serment d’allégeance. Si « wGotowosci » n’a pas pour vocation d’obliger les civils à s’engager dans la réserve ou l’armée dans la foulée, il comprend un volet pour alimenter la réserve nationale qui débutera au second semestre 2026.
Une solution qui ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique et des spécialistes de la défense. Certains soulignent le doublon réalisé avec des programmes déjà existants comme « Vacances avec l’armée ». D’autres y voient un manque d’ambition sur le nombre de réservistes formés chaque année, et d’efficacité : il y a trop peu de jours d’entraînement, et il faudrait se concentrer sur l’entraînement de la réserve actuelle. Enfin, le gaspillage d’argent public et de temps pour les militaires auprès des civils est pointé du doigt : les formations pourraient plutôt être dispensées par le ministère de la Sécurité intérieure. « Sous la forme d’une formation militaire de réserve, ce nouveau programme ne semble pas apporter grand-chose de plus et se contente de reformuler les initiatives précédentes », tranche Tomasz Szatkowski.
La Pologne dans un état « d’avant-guerre »
De son côté, le gouvernement dit vouloir préparer sa population à un éventuel conflit ouvert avec la Russie, dans un contexte de menace de croissance. En septembre, l’espace aérien polonais a été violé par 19 drones russes . Dans l’est du pays, alors que les alarmes avaient retenti, les habitants avaient témoigné ne pas savoir réagir ni n’avoir d’abris où se cacher.
Ce 16 novembre, un sabotage sur les rails polonais a été attribué à la Russie et été qualifié de « terrorisme d’Etat » par les autorités. C’est la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine qu’un acte violent cible aussi clairement des civils en Pologne.
Les autorités ont appelé dans la foulée à la vigilance citoyenne vis-à-vis de ces actions de sabotage. Une application pour signaler des irrégularités pourrait bientôt leur être mise à disposition. « Les Polonais vivent dans un état d’avant-guerre », a réagit le général Wiesław Kukuła, chef d’état-major de l’armée polonaise, auprès de la radio publique. A partir de ce 21 novembre, les forces armées polonaises – 10 000 hommes –, y compris les forces de défense territoriale, patrouilleront et appuieront les efforts des autres services pour protéger les infrastructures critiques.
