Fin de vie libre : un homme parle de sa décision d’euthanasie avec dignité et lucidité

Atteint de la maladie de Parkinson, Pierre Cousein, 48 ans, a choisi l’euthanasie pour mettre fin à ses souffrances. Deux jours avant son départ, il a livré un témoignage bouleversant sur sa fin de vie, empreint de courage, de lucidité et d’amour.

En France, le sujet de l’euthanasie reste sensible. Pourtant, pour Pierre, le doute n’existait plus. La maladie avançait rapidement, réduisant sa mobilité, son autonomie et tout ce qui faisait la qualité de sa vie. Après des mois de réflexion, il a donc décidé de se rendre en Belgique pour obtenir ce que la loi française ne permet toujours pas.

Un témoignage bouleversant, porté par une immense dignité

Invité sur le plateau de C à vous, deux jours avant l’acte, il a raconté son parcours avec une étonnante sérénité. Il expliquait que la maladie l’empêchait désormais de profiter des choses simples, comme marcher longuement ou tenir une conversation sans fatigue. Selon lui, choisir l’euthanasie revenait à reprendre le contrôle sur un quotidien devenu trop lourd.

Il précisait aussi que ce choix n’était ni une fuite ni un geste désespéré. Au contraire, il parlait d’un allègement, car la décision lui avait permis de renouer avec ses proches. Beaucoup l’avaient appelé, soutenu ou simplement écouté. Ces échanges lui avaient offert un apaisement inattendu.

Par ailleurs, Pierre profitait intensément de ses derniers jours. Il se promenait, observait la nature et se concentrait sur la beauté du printemps. Il insistait sur une idée simple : choisir sa date lui avait donné le temps de dire adieu.

Pourquoi Pierre a dû partir en Belgique pour obtenir l’euthanasie

La France n’autorise pas l’euthanasie, même dans les situations les plus douloureuses. Les patients peuvent seulement bénéficier d’une sédation profonde dans des conditions très précises. En Belgique, la loi encadre strictement ce geste depuis 2002. Le patient doit être majeur, conscient, souffrant d’une maladie incurable et capable d’exprimer une volonté claire.

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Pierre avait rempli toutes ces conditions. Il expliquait d’ailleurs avoir été déçu de devoir quitter son pays pour mourir dans la dignité. Toutefois, il ne nourrissait ni colère ni amertume. Il espérait simplement que son histoire participerait à faire évoluer le débat public.