Une synthèse rigoureuse des études existantes
Le travail publié par le BMJ n’est pas une nouvelle étude clinique mais une « revue parapluie », c’est-à-dire une synthèse de plusieurs méta-analyses déjà existantes : une synthèse de synthèses, permettant une vue d’ensemble plus fiable. Les auteurs se sont penchés sur toutes les études ayant suggéré un lien possible entre paracétamol et troubles neurodéveloppementaux. Leur conclusion est nette : ces travaux sont d’une qualité « faible » ou « extrêmement faible ». Ils pointent notamment l’incapacité de ces études à exclure d’autres facteurs d’influence, comme les antécédents familiaux, la génétique ou l’état de santé de la mère. Une étude de 2025 publiée dans Environmental Health, souvent mise en avant par l’administration Trump, faisait partie des travaux analysés. Elle évoquait une possible association, sans jamais conclure à un lien avéré. Plusieurs experts ont applaudi la clarté de cette revue, notamment Dimitrios Sassiakos, professeur d’obstétrique à l’University College London. Il estime qu’elle « se base sur une méthodologie de grande qualité qui confirme ce que les experts répètent à travers le monde entier ».
Au-delà du paracétamol, un climat de désinformation
Ce n’est pas la première fois que Donald Trump ou son ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr., avancent des affirmations infondées sur l’autisme, évoquant par exemple une soi-disant « épidémie » ou des liens avec la vaccination. Pour les chercheurs, l’enjeu de cette revue était donc double : informer les familles et contrer la désinformation. Et le message est clair : à ce jour, le paracétamol reste l’antidouleur de référence pendant la grossesse, lorsqu’il est utilisé dans les doses recommandées et sur avis médical si nécessaire.
