Intrigué par cette révélation, le journaliste interroge l’acteur sur la provenance de cette voix. “Elle est venue du plus profond de moi. Mais c’était une voix masculine, raisonnable, comme une voix à la radio. L’envie de boire m’a été enlevée, ou a disparu” a-t-il confié. Quant aux raisons qui l’ont poussé à trouver un refuge dans l’alcool, Anthony Hopkins révèle avoir été un enfant victime de nombreuses brimades, marqué par la solitude. “C’est pour ça que je buvais. Pour annuler ce malaise, parce que ça me faisait me sentir grand. Vous savez, l’alcool est formidable parce qu’il vous fait instantanément vous sentir dans un autre espace”, explique-t-il. Avant d’ajouter quelques éléments sur le contexte de cette période : “Les acteurs de l’époque — Peter O’Toole, Richard Burton, tous — disaient de ces beuveries : C’est ça, la vie. Nous sommes des rebelles, des marginaux, nous pouvons faire la fête. Mais au fond de moi, je savais que cela allait me tuer. Tous ceux avec qui j’ai travaillé sont morts”.
