Les entrées
En France, l’apport nutritionnel recommandé est de 6 milligrammes de magnésium par kilogramme par jour, soit :
- Pour un homme de 80 kg : un apport de 480 mg/jour ;
- Pour une femme de 55 kg : un apport de 330 mg/jour.
- 250 mg/jour pour un enfant.
Ce chiffre est un repère, mais il n’est pas fiable, en raison de la forte variation des besoins en magnésium selon l’état de santé et le mode de vie de la personne. Ce besoin fluctue même au cours de la journée ! Cet apport est, par exemple, plus important chez les adolescents en phase de croissance, chez la femme enceinte ou qui allaite (500 mg/jour). Et on ne parle pas encore des carences, où la quantité de magnésium journalière dépasse de loin le besoin théorique calculé plus haut !
Où trouver le magnésium ? Il provient essentiellement de l’alimentation : cacao, céréales complètes, légumes verts, oléagineux (amandes, noix, noisettes, etc.), légumes secs (haricots, lentilles, pois cassés, etc.) et certaines eaux minérales. Malheureusement, d’autres données révèlent que la meilleure eau à boire pour l’homme est celle qui est la moins minéralisées5, chose que je partage. Quand on boit, l’organisme réclame de l’eau et pas de la nourriture (les minéraux sont des nutriments, petits certes, mais des nutriments quand même !).
Voici les principaux aliments qui fournissent le plus de magnésium3:

Quand on voit ce tableau, on a envie de se jeter sur le chocolat (d’ailleurs, la compulsion au chocolat trahit une forte carence en magnésium !), mais c’est une mauvaise tentation, dans la mesure où la forte teneur en sucre détruit tous les bénéfices des micronutriments qu’il est censé apporter. Optez pour un chocolat de qualité à 70% de cacao où le premier ingrédient sur la liste n’est pas le sucre. De celui-là, vous pourrez en donner aux enfants. Quant au maïs, s’il n’a pas la mention « sans OGM », n’en achetez pas. Privez-vous en !
Seul un tiers du magnésium que nous ingérons sera absorbé par les intestins. Le reste part avec les selles. Il faut donc revoir ce tableau à la baisse! Voilà que le tableau s’appauvrit fortement.
L’absorption se fait – comme pour la majorité des micronutriments – dans l’intestin grêle, soit une heure après son ingestion et peut se prolonger jusqu’à huit heures après (j’imagine les conséquences d’un by-pass gastrique, où l’on court-circuite les deux-tiers de l’intestin grêle !). Il faut savoir que l’absorption est plus importante lorsque l’apport en magnésium est faible(ceci a une incidence capitale sur la manière de combler nos carences comme nous allons le voir plus loin). Malheureusement, nos habitudes alimentaires ne nous apportent pas la quantité de magnésium suffisante. La malbouffe actuelle (ou la nourriture industrialisée, c’est à dire dès qu’un industriel touche à notre alimentation) ne nous nourrit pas, pire, elle nous appauvrit en minéraux (parce qu’il en faut pour la digérer, voilà tout !). Quand aux nombreuses allergies – allant jusqu’à l’intolérance au gluten – elles sont, entre autres, le fruit d’une mauvaise activité enzymatique, résultat des kilos d’additifs que nous retrouvons dans nos assiettes. Pour information, en France, chaque individu ingurgite 4 kg d’additifs par an6. C’est énorme ! Ceux-ci empêchent les enzymes digestives de faire leur travail et donc on fermente, on putréfie, mais on n’assimile plus.
Une partie de ces troubles métaboliques proviendrait de ce qu’on nous fait manger sans le savoir. Le magazine Vous et Votre Santé11 dénonçait, il y a quelques temps, par exemple, l’adjonction d’additifs dans les farines que nous achetons, sans doute pour réduire le temps d’entreposage avant la mise sur le marché. Et la farine bio n’en serait pas épargnée. La farine est ainsi produite plus rapidement, se garde plus longtemps et aucun insecte ne vient s’y nicher. Malheureusement ces additifs bloquent nos enzymes digestives. Mais ce n’est pas tout ! Le blé que nous utilisons a été modifié par croisement génétique au fil des années, pour obtenir un grain effrontément riche en gluten, et ceci, pour le confort des boulangers… et le goût des consommateurs. Le gluten donnant le moelleux, pains et pâtisseries sont plus faciles à produire et se vendent mieux. Mais avec les additifs qui ne permettent plus à nos enzymes de le désagréger, il devient toxique pour notre organisme. Or la maladie coeliaque entraîne des lésions intestinales là où les nutriments sont absorbés. Cette maladie s’exprime par une malabsorption digestive concernant les minéraux (dont le magnésium), mais aussi les glucides, lipides et autres protéines. Malheureusement ou heureusement, toutes les intolérances au gluten ne s’expriment pas avec la même violence. Certains souffrent du dos pendant 25 ans, sans aucun autre signe, d’autres de migraines, d’autres de signes isolés divers et variés, voire juste d’anxiété profonde, sans que l’on se rende compte de son origine digestive. Enfin, certains enfants sont bloqués dans des maladies neurologiques comme l’autisme ou l’hyperactivité, convaincus d’une origine psychiatrique jamais démontrée.
Enfin, notons l’affection génétique, cause majeure des carences en magnésium selon le Dr Mousain-Bosc3, qui engendre une anomalie dans le transport du magnésium dans les cellules. La lenteur des protéines (identifiées sous le nom de TRPM 6 et 7) qui transportent le magnésium du sang à la cellule serait due à une mutation génétique (relevons l’incertitude !).
Les sorties
Le magnésium est éliminé par les reins, mais aussi par la peau, ce qui fait que la sudation – les fortes chaleurs, l’effort, le sport, les bouffées de chaleur et les dérèglements pancréatiques (qui font transpirer la nuit) – épuisent nos ressources minérales. Mais d’autres facteurs provoquent également sa fuite :
- Certaines affections rénales (pyélonéphrite répétitives et autres pathologies rénales);
- L’alcool et le café (qui augmentent son élimination par les reins);
- Les stress physiques ou émotionnels (le cortisol sécrété en cas de stress augmente la fuite magnésique),
- La malbouffe (générant une quantité colossale de toxines et donc la mobilisation faramineuse des minéraux dont le magnésium essentiellement);
- Certaines traitements médicamenteux : diurétiques, anti-inflammatoires, pilules, corticoïdes et psychotropes (antidépresseurs, etc.). « Inversement, la vitamine D accroît l’absorption intestinale et l’insuline favorise la pénétration intra-cellulaire7 ».
Pourquoi les cures de magnésium ne suffisent-elles pas à combler nos manques ?
Parce que si le magnésium entre facilement dans le sang, sa biodisponibilité (capacité à pénétrer dans les cellules) est faible. Or le sang ne peut contenir qu’1 % du magnésium total. Il arrive donc vite à saturation. Ainsi, en quelques jours, le sang se voit surchargé en magnésium et ce dernier ne fait alors plus effet. Pire, vous vous retrouvez avec tous les signes contraires à ceux recherchés. Pour éviter cette « intoxication », il faudrait que le magnésium entre plus facilement dans les cellules, là où il est indispensable. Il peut alors aussi être filtré par les reins, ce qui permet le retour à un taux normal dans le sang.
Le corps n’aime pas les extrêmes. C’est une règle et elle se vérifie aussi pour le magnésium. L’organisme est un moteur qui – lorsque tout se passe bien – ronronne. Mais les défectuosités sont des hics dans la machine… et la nôtre est silencieuse. Tout se passe à bas bruit et les répercussions physiques n’apparaissent que bien plus tard, donnant l’impression qu’elles viennent sans raison apparente. En réalité, n’importe quel symptôme, même le plus anodin, est à prendre avec intérêt parce qu’il trahit déjà une anomalie de la machinerie à laquelle il va falloir répondre. Les premiers vices se font sentir sur l’état de conscience. L’esprit perd en clarté.
