Et c’est là, dans ce paysage de désespoir, qu’il l’a vue.
Une petite forme recroquevillée sous une couverture usée, frissonnante malgré les premiers rayons du soleil. Camille. Sa Camille.
« Papa ? C’est vraiment toi ? »
En reconnaissant son père, elle se précipita dans ses bras avec une force qu’il ne lui connaissait pas. Les mots se mêlaient aux larmes. Elle lui avoua l’inimaginable : « Maman disait que j’étais trop compliquée… Elle m’a laissée ici. »
Thomas la serra très fort contre lui, espérant que son étreinte efface l’horreur. « Tu ne seras plus jamais seule. Je te le promets. »
La force tranquille d’un amour de père

Le lendemain, Thomas parcourut les rues de Montreval, sa fille blottie contre lui. Les regards se figèrent, les murmures cessèrent. Face à Claire, son silence fut plus puissant que toutes les accusations : « Tu as renié ton enfant. Moi, je lui rends sa vie. Pour de bon. »
Sans colère, sans éclat. Juste la détermination calme d’un père qui met l’amour et la sécurité de sa fille au-dessus de tout.
Recréer un refuge, retrouver la joie

Quelques semaines plus tard, Thomas et Camille emménagèrent dans une jolie maisonnette en lisière de forêt. Il refit sa chambre, suspendit des guirlandes lumineuses, réapprit à préparer ses plats préférés.
Touchée par leur histoire, la communauté se mobilisa : vêtements, jouets, meubles affluèrent de partout. Camille retourna à l’école. Son rire, d’abord timide, recommença à résonner entre les murs de leur nouveau chez-eux.
Un matin, elle lui tendit un dessin : tous les deux, main dans la main, sous un arc-en-ciel. Avec ces mots, si justes :
« Là où est papa, c’est ma maison. »
Parce que les vrais héros ne portent pas toujours de cape. Parfois, ils portent juste leur enfant et reconstruisent son monde — petit à petit, avec tendresse.
