Dérapage budgétaire : pourquoi geler les pensions de retraite pour réduire les dépenses « n’est pas une solution pérenne »

Alors que le budget 2026 est en pleine élaboration, l’Institut des politiques publiques (IPP) a calculé les économies budgétaires permises par plusieurs mesures. Parmi celles-ci, le gel des pensions de retraite et la fin de l’abattement fiscal des retraités, représentant respectivement 2,6 et 5 milliards d’euros.

Comment redresser les dépenses de l’Etat ? La question est sur toutes les lèvres. Dans le second chapitre de ses perspectives budgétaires, l’Institut des politiques publiques (IPP) s’est penché sur les effets de différentes « mesures socio-fiscales », c’est-à-dire qui concernent les ménages et qui ont des effets redistributifs. Et une fois n’est pas coutume, la possibilité de réduire les dépenses publiques pour 2026 en gelant les pensions de retraite de base pour un an — c’est-à-dire en ne les faisant pas augmenter du niveau de l’inflation au 1er janvier — est revenue sur la table, le versement des pensions représentant plus de 350 milliards d’euros par an. Mais une telle mesure aurait un impact limité.

Proposé dans le projet de Loi de finances (PLF) 2025 de Michel Barnier à l’automne, qui a finalement été rejeté, le gel des pensions de retraite représenterait une baisse des dépenses de 2,6 milliards d’euros selon l’IPP, en tablant sur « une inflation de 1,3 %, conformément à l’estimation de la Banque de France pour l’année 2025 ». Une proposition qui permettrait bien de contribuer à l’objectif fixé par le gouvernement d’économiser 40 milliards d’euros sur le budget 2026, tout en s’attaquant au déficit des retraites, souligne Bertrand Martinot, économiste spécialiste des politiques de l’emploi à l’Institut Montaigne. « Désindexer les pensions ne revient pas à les baisser, mais à les faire progresser moins vite que l’inflation. Concrètement, un retraité de 75 ans gagnera donc 1 % de moins en pension jusqu’à la fin de sa vie » par rapport à ce qu’il aurait gagné sans désindexation. Une bonne manière, selon l’économiste, de réaliser des économies à court terme.

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« Pas une hausse pérenne pour le redressement du système »